

Réalisé par Marc Rothemund
Avec Julia Jentsch, Fabian Hinrichs, Gerald Alexander Held Plus...
Film allemand.
Genre : Drame, Historique
Durée : 1h 57min.
Année de production : 2005
Titre original : Sophie Scholl - die letzten Tage Munich, 1943. Tandis que Hitler mène une guerre dévastatrice à travers l'Europe, un groupe d'étudiants forme un mouvement de résistance, La Rose Blanche, appelant à la chute du IIIème Reich. D'obédience pacifique, ces membres propagent des tracts antinazis, couvrant les murs de la ville de slogans, et invitent la jeunesse du pays à se mobiliser.Le 18 février, Hans Scholl et sa soeur Sophie - qui font partie du noyau dur du mouvement - sont aperçus par le concierge de l'université de Munich en train de jeter des centaines de tracts du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Ils sont immédiatement appréhendés par la Gestapo et emprisonnés à Stadelheim.Durant les jours suivants, l'interrogatoire de Sophie Scholl est mené par l'agent de la Gestapo Robert Mohr, un véritable duel psychologique s'engage...
La Rose blanche (1942 - 1943)
Hans Scholl, Sophie Scholl et Christoph Probst, Munich, juillet 1942. Source : Gedenkstätte Deutscher Widerstand
Le 30 janvier 1933, Hitler arrive au pouvoir en Allemagne et condamne toute forme d'opposition à son régime.Pourtant, certains Allemands osent lutter contre le nazisme et la dictature du Führer.Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), un groupe d'étudiants munichois fondent, au printemps 1942, un mouvement de résistance.Ce mouvement de résistance, La Rose blanche, rédige et diffuse des milliers de tracts anti-nazis. Il se développe en quelques mois et rallie à sa cause de plus en plus de résistants allemands, jusqu'à ce que ses membres soient arrêtés, puis exécutés ou déportés.
I - 1933 / 1939 : Hitler instaure le nazisme en Allemagne
1933 - Le 30 janvier, Adolf Hitler est nommé chancelier du Reich allemandAvec l'arrivée de Hitler au pouvoir, la persécution des opposants politiques commence dans toute l'Allemagne.Dès février, plus de 4 000 communistes, sociaux-démocrates et libéraux sont arrêtés. Tous les moyens sont mis en oeuvre pour museler toute opposition potentielle. Une police et des tribunaux spéciaux sont constitués, tandis que les premiers camps de concentration - Dachau et Oranienburg - sont créés pour interner les opposants. La délation est encouragée par la propagande officielle qui entretient un climat de suspicion et de terreur.En quelques mois, les Allemands se voient privés de toutes les libertés et de tous les droits fondamentaux. Les syndicats et les partis politiques sont dissous. Le parti nazi (Nationalsozialistiche Deutsche Arbeiterpartei) est proclamé parti unique. Par vagues successives, tous ceux susceptibles de s'opposer au régime national-socialiste sont écartés.De 1933 à 1939, l'Allemagne est mise au pas. Des milliers de personnes sont arrêtées, emprisonnées ou déportées, voire purement et simplement assassinées.1939 - Début de la Seconde Guerre mondialeLe 3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne, en réponse à l'invasion de la Pologne par les troupes de Hitler.En Allemagne, les manifestations de résistance ne cessent pas, en dépit de la sévère répression exercée par le régime nazi et de la guerre qui éclate en Europe.Des hommes et des femmes, de toutes les classes sociales, individuellement ou collectivement, continuent la lutte.
II - 1942 : à Munich, des étudiants fondent un mouvement de résistance anti-nazie, La Rose blanche
Hans Scholl et Alexander Schmorell, deux étudiants en médecine à l'université de Munich, refusent le régime totalitaire et l'asservissement des esprits imposés par le nazisme. Ils sont également révoltés par les souffrances générées par la guerre.Au printemps 1942, ces deux étudiants décident de passer à l'action et fondent le mouvement de résistance La Rose blanche.Ils se procurent un appareil à ronéotyper et rédigent leurs premiers tracts condamnant la politique de Hitler.Destinés dans un premier temps essentiellement à des intellectuels de Munich, puis distribués dans d'autres villes d'Allemagne du sud, ces tracts dénoncent le régime et les crimes perpétrés en son nom. Ils appellent les Allemands à ouvrir les yeux et à réagir en les engageant à la résistance passive. Emaillés de citations de philosophes et d'écrivains - Schiller, Goethe, Lao-Tseu, Aristote, Novalis - et de la Bible, la plupart des feuillets se terminent par une mention invitant le destinataire à les recopier et à les diffuser.De la fin juin à la mi-juillet 1942, la Rose blanche envoie par la poste quatre tracts, tandis que les bombardements aériens alliés des grandes villes allemandes s'intensifient et se généralisent.
Le premier tract en appelle à la conscience de chacun et à la résistance passive de tous contre un régime totalitaire qui mène le peuple allemand à sa perte.
Le deuxième tract dénonce la politique d'extermination menée envers les juifs et les exactions commises contre le peuple polonais.
Le troisième tract durcit le discours : abattre le national-socialisme est une nécessité absolue. Pour cela, il faut pratiquer le sabotage dans les entreprises, les universités et les médias, briser la machine de guerre allemande.
Le quatrième tract dénonce la politique militariste du Führer qui se traduit par des milliers de morts. Il précise que La Rose blanche n'est au service d'aucune puissance étrangère et qu'elle exprime le sursaut de révolte qui devrait conduire les Allemands à se libérer du joug nazi.
Hans Scholl. Source : Gedenkstätte Deutscher Widerstand
De nouveaux membres se joignent à La Rose blanche : Sophie Scholl soeur de Hans et étudiante en biologie et en philosophie, Kurt Huber, professeur de philosophie, Christoph Probst et Willi Graf, tous deux étudiants en médecine.En juillet 1942, Hans, Alexander et Willi sont incorporés dans la Wehrmacht comme infirmiers et envoyés sur le front de l'Est pour trois mois. Ils y prennent encore davantage conscience des crimes perpétrés au nom de la nation allemande.Dès leur retour du front, ils se remettent à la tâche. Ils entrent en contact avec d'autres groupes de résistance, rencontrant Falk Harnack, frère de
Hans et Sophie Scholl, gare de Munich, été 1942. Source : Gedenkstätte Deutscher Widerstand
Arvid Harnack, l'un des fondateurs de l'Organisation Harnack - Schulze-Boysen, dénommée l'Orchestre rouge ("Rote Kapelle") par la Gestapo. Ils obtiennent le soutien financier d'Eugen Grimminger, ami de la famille Scholl.III - 1943 : les membres de La Rose blanche sont exécutés ou déportés par le régime naziJanvier 1943 - La Rose blanche se développe et diffuse un nouveau tract anti-naziAu cours de l'hiver 1942-1943, un cinquième tract est rédigé avec la participation du professeur de philosophie, Kurt Huber.
Le cinquième tract est intitulé "Appel à tous les Allemands". Il prône l'abandon à tout jamais de la politique impérialiste et souhaite voir l'établissement d'une Allemagne fédérale dans une Europe fondée sur le respect des droits fondamentaux. Imprimé à plusieurs milliers d'exemplaires, ce tract est distribué fin janvier 1943 à Munich, Augsbourg, Francfort, Stuttgart, Salzburg, Linz et Vienne.Les résistants de la Rose blanche prennent de plus en plus de risques.Dans la nuit du 28 au 29 janvier 1943, Hans Scholl, Alexander Schmorell et Willi Graf éparpillent plus de 2 000 tracts dans la gare principale de Munich et ses environs.Début février 1943, Sophie Scholl dépose des tracts, en plein jour, dans le centre de la ville, dans des cabines téléphoniques et sur des voitures en stationnement.Le mouvement prend de l'ampleur. À Hambourg, un groupe se constitue autour de Hans Konrad Leipelt, étudiant en chimie, pour recopier et distribuer les tracts de La Rose blanche.2 février 1943 - L'armée allemande capitule à StalingradLe 2 février 1943, la VIe armée allemande est encerclée à Stalingrad et doit capituler. Cette défaite à l'Est, où le Reich hitlérien perd l'élite de l'armée allemande (300 000 soldats), marque la fin de l'invincibilité de l'Allemagne et le début de ses revers.
Au mépris du danger, les résistants mettent à profit les nuits suivantes pour tracer sur les murs de Munich des slogans antinazis. Partout, apparaissent en hautes lettres des "À bas Hitler", des "Liberté"...Dans le même temps, Kurt Huber, Hans Scholl et Alexander Schmorell rédigent un sixième tract.
Le sixième tract est adressé aux étudiants. Il les appelle à prendre la tête de la révolte qui doit conduire au renversement de la dictature hitlérienne. Il est imprimé à plus de 2 000 exemplaires, dont quelque 1 200 sont expédiés par la poste.Du 18 au 22 février 1943 - Trois membres de La Rose blanche sont arrêtés et exécutés par le régime naziLe 18 février 1943, Hans Scholl et sa soeur Sophie déposent plusieurs centaines d'exemplaires du sixième tract dans les locaux de l'université de Munich. Ils disposent des piles de tracts à la sortie des salles et dans les couloirs, puis dans les étages supérieurs et lancent ceux qui leur restent dans la cour centrale.Leur mission accomplie, ils peuvent se retirer mais le concierge, qui les a aperçus, fait fermer toutes les issues. Prévenue, la Gestapo les arrête et les emmène à la prison de Wittelsbach où ils sont interrogés quatre jours durant.Christoph Probst, dont un brouillon de tract a été trouvé sur Hans, est arrêté lui aussi.Le 22 février 1943, les trois jeunes gens comparaissent devant le Tribunal du peuple et sont condamnés à mort.La sentence est exécutée dans les heures qui suivent. Hans Scholl et sa soeur Sophie, ainsi que Christoph Probst sont transférés à la prison de Munich-Stadelheim, exécutés en fin d'après-midi, puis enterrés au cimetière de Perlach.Avril 1943 - Trois autres membres de La Rose blanche sont condamnés à mortDeux mois après l'exécution de Hans, Sophie et Christoph, le régime nazi condamne à mort trois autres membres de La Rose blanche : Willi Graf, le professeur Huber et Alexander Schmorell.Fin 1943 - La plupart des autres membres de La Rose blanche sont arrêtés et déportésFin 1943, le groupe de Hambourg est démantelé à son tour. En quelques mois, la plupart des résistants de La Rose blanche, ou en relation avec elle, sont arrêtés et déportés.L'Europe devra encore subir plus d'une année de guerre totale, avant de se voir libérée par les Alliés de la tyrannie nazie.
"Héros ? Peut-on leur donner ce nom ?Ils n'ont rien entrepris de sublime, n'exigeant qu'un droit élémentaire, celui de vivre,librement, dans un monde qui soit humain.La vraie grandeur est sans doute dans cet obscur combat où,privés de l'enthousiasme des foules, quelques individus, mettant leur vie en jeu,défendent, absolument seuls, une cause autour d'eux méprisée.Ils luttent, avec un humble héroïsme, pour ce qui est modeste, très quotidien, mais non pointsans valeur ; et dans le même moment, des despotes habiles sont acclamés sur l'estradepublique, qui ne promettent, sous prétexte de puissance, qu'une gloire honteuse et la misère."Inge Scholl, La Rose blanche - Six Allemands contre le nazisme,Les Éditions de Minuit, 1955.
Source : Collection "Mémoire et citoyenneté", N° 32, Publication Ministère de la défense/SGA/DMPA
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